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La Mémoire Inconsciente

La mémoire inconsciente est le réservoir silencieux de toutes les expériences vécues dans un état d’altération de conscience : choc, douleur, peur ou confusion. Ces fragments, restés non traités, réagissent à notre place tant qu’ils ne sont pas ramenés à la lumière de la conscience. En chaque être humain existe un champ silencieux, une couche enfouie de mémoires, invisibles mais actives. Ce champ, nous l’appelons ici la mémoire inconsciente. Elle n’est pas la mémoire volontaire, celle qui se rappelle les dates et les visages, mais une mémoire automatique, réflexe, somatique. Elle conserve tout ce qui a été vécu dans un état de choc, de sidération ou de vulnérabilité extrême. Lorsqu’un événement dépasse notre capacité à le traiter en temps réel — trop de douleur, trop de peur, perte de repères — le système intérieur entre dans un mode de survie. Il n’analyse plus, il enregistre. Le corps capte alors tous les éléments de l’instant : sons, paroles, sensations, rythmes, émotions, impressions. Ce matériel est stocké sans tri, sans recul, sans logique. Il est conservé à l’état brut, comme figé. Ce fragment d’expérience, non intégré, reste actif. Il ne se manifeste pas forcément tout de suite. Mais à l’avenir, dès qu’un élément extérieur entre en résonance avec un aspect de cette mémoire — un mot, une voix, une situation, une sensation — le système réagit comme si l’événement d’origine était en train de se reproduire. Cette réaction est rapide, automatique, disproportionnée. On ne comprend pas pourquoi on s’agite, pourquoi l’on s’effondre, pourquoi l’on explose. C’est la mémoire inconsciente qui agit à notre place. Et tant que cette mémoire reste enfouie, elle guide nos décisions sans que nous en soyons conscients. Elle colore nos relations, influence nos choix, restreint notre liberté intérieure. Elle se manifeste par des symptômes physiques, des comportements répétitifs, des peurs illogiques ou des sensations de blocage profond. Mais cette mémoire n’est pas une ennemie. Elle est une tentative de protection. Ce qu’elle contient n’est pas toxique par essence, c’est son opacité qui la rend agissante. Tant qu’elle reste inconsciente, elle agit dans l’ombre. Dès qu’elle est ramenée à la conscience, avec présence et bienveillance, elle perd son pouvoir réactif. La transmutation des mémoires cellulaires repose précisément sur ce processus : ramener à la lumière ce qui a été enregistré dans l’obscurité. Il ne s’agit pas de revivre la douleur, mais de la traverser avec un nouvel espace de conscience. En nommant, en ressentant, en écoutant, on dissout. Ce qui était enfermé se délie. Ce qui était figé retrouve le mouvement. Ainsi, peu à peu, la mémoire inconsciente cesse de piloter notre vie. Elle devient une matière transformée, intégrée, pacifiée. Et l’être humain retrouve sa capacité d’agir depuis un lieu clair, stable, lucide. C’est à ce moment-là que le libre arbitre devient réel.

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L’Échelle Vibratoire des États Intérieurs

L’être humain traverse une large gamme d’états vibratoires, de l’apathie la plus dense à la joie la plus expansive. Ces états ne sont pas figés : ils reflètent le degré de liberté intérieure disponible à un instant donné. La transmutation des mémoires permet de monter cette échelle naturellement. Chaque être humain rayonne à une fréquence particulière. Ce rayonnement intérieur, perceptible dans l’attitude, la voix, le regard ou le ressenti, reflète un état de conscience, une manière d’être au monde. Ce que l’on appelle parfois “humeur” ou “tempérament” n’est en réalité qu’une manifestation d’un niveau vibratoire plus profond. Cette échelle vibratoire peut être vue comme une cartographie des états intérieurs. Elle va des fréquences les plus denses — l’apathie, la peur, la colère, le désespoir — aux fréquences les plus élevées — la sérénité, l’enthousiasme, la gratitude, la présence lumineuse. Ces états ne sont ni bons ni mauvais. Ils sont des indicateurs. Un être figé dans une fréquence basse ne l’est pas par choix, mais parce qu’il est enchevêtré dans des charges inconscientes : douleurs anciennes, événements non digérés, émotions cristallisées. Ces charges tirent la vibration vers le bas, et colorent toute la perception du réel. Ainsi, quelqu’un en état de tristesse chronique n’est pas faible, il est habité par une mémoire encore active. De même, celui qui vit dans la rage défend souvent un territoire intérieur blessé qu’il n’a jamais pu protéger autrement. Chaque position sur l’échelle vibratoire est une conséquence, pas une essence. La bonne nouvelle, c’est que cette échelle n’est pas fixe. Elle évolue. Et à mesure que les empreintes émotionnelles profondes sont reconnues et transmutées, la fréquence change. On “monte” naturellement dans l’échelle, non pas par effort, mais par allègement. Une émotion pleinement traversée libère de l’espace. Une mémoire intégrée libère de l’énergie. Une prise de conscience sincère fait remonter la lumière là où il y avait de l’ombre. Ce processus est progressif. L’on ne passe pas de l’effondrement à la joie expansive en un instant, mais chaque pas compte. Du ressentiment à la responsabilité. De la peur à la curiosité. De la fermeture à l’ouverture. Cette évolution est un marqueur fondamental du travail de transmutation cellulaire. Car plus l’être monte sur cette échelle intérieure, plus il retrouve sa vision limpide, sa stabilité, son pouvoir créatif. Et c’est dans cette vibration retrouvée que l’on cesse de survivre et que l’on commence réellement à vivre.

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Les Quatre Courants de l’Élan Vital

La vie humaine se manifeste à travers quatre grands courants d’énergie : l’individuel, le relationnel, le collectif et le global. Comprendre ces dynamiques permet de mieux saisir où les mémoires peuvent s’accumuler et comment les libérer pour rétablir la fluidité naturelle de l’élan vital. La vie n’est pas un phénomène isolé. Elle se déploie à travers des couches d’interconnexion, des dynamiques successives qui relient l’individu à un tissu plus vaste. Comprendre ces courants permet de mieux appréhender où se logent les empreintes inconscientes, et comment les dissoudre pour restaurer l’unité intérieure. Le premier courant est celui de l’individu lui-même : son corps, son esprit, son instinct de survie, son besoin d’épanouissement personnel. C’est la base, le centre. C’est là que les premières mémoires s’ancrent, souvent dès les premières années, dans les cellules du corps et le tissu émotionnel. Le deuxième courant est le lien intime, la sphère des relations affectives, sexuelles et familiales. C’est là que se jouent les dynamiques de dépendance, de fusion, de rejet, de reproduction — et que s’enracinent des charges souvent profondes. Ces mémoires, lorsqu’elles ne sont pas reconnues, façonnent les choix relationnels à notre insu. Le troisième courant est celui du groupe : amis, communauté, structure sociale, culture. Ce champ active des mémoires de reconnaissance, d’appartenance ou d’exclusion. Le besoin d’être vu, de contribuer ou de se protéger du collectif peut être influencé par des empreintes anciennes liées à la sécurité ou à la honte. Le quatrième courant est l’élan global de vie : l’humanité dans son ensemble, l’espèce, la planète, le vivant. Ce niveau active les grandes mémoires liées à l’existence, au sens, au lien avec la Terre, à la notion d’héritage ou de responsabilité universelle. Ces quatre courants sont présents en chacun. Ils ne s’opposent pas, ils s’enchevêtrent. Et les perturbations vécues dans l’un résonnent dans les autres. Une mémoire non transmutée dans le courant personnel peut créer des blocages dans le champ relationnel. Un trauma collectif ancestral peut freiner l’élan créatif individuel. La transmutation des mémoires cellulaires ne consiste pas à traiter chaque domaine séparément, mais à reconnaître leur interconnexion. En libérant une charge à un niveau, c’est souvent toute une dynamique qui se réaligne. L’être humain est un pont entre ces dimensions. Et plus ces courants s’harmonisent, plus l’élan vital circule sans entrave. C’est en retrouvant cette circulation naturelle que l’on retrouve aussi le sentiment d’être pleinement vivant, relié, libre et cohérent.

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L’Être Réintégré

Lorsque les empreintes mémorielles chargées sont ramenées à la conscience et dissoutes, l’être humain retrouve un état de présence fluide, libéré des interférences inconscientes. Cet état naturel, non conditionné, marque le retour à sa souveraineté intérieure. Il existe un état dans lequel l’être humain n’est plus freiné par les résidus de son passé. Un état dans lequel les réactions automatiques, les angoisses sans cause, les compulsions et les schémas répétitifs ont disparu. Ce n’est pas un état idéaliste ou inaccessible. C’est simplement ce que l’on retrouve lorsque les charges mémorielles ont été transmutées. L’être réintégré est celui qui a récupéré l’espace de son intériorité. Il ne vit plus selon les échos du passé, mais en réponse consciente au présent. Il ne porte plus en lui les voix invisibles de l’histoire cellulaire, celles qui dictent sans prévenir, sabotent sans intention, influencent sans permission. Il ne s’agit pas ici de perfection ou d’élévation morale. Il s’agit de désencombrement. De retour à la clarté fonctionnelle. De stabilité intérieure. Cet état n’est pas une invention extérieure à l’humain. Il lui est inné. C’est le point de départ, et le point d’arrivée. Ce qui s’intercale entre les deux, ce sont les empreintes émotionnelles non digérées, les enregistrements subconscients d’instants de douleur, de peur ou de confusion, stockés sans traitement. Ce sont ces fragments qui, cumulés, créent une couche de brouillard dans le mental et dans le corps. La transmutation permet à ces empreintes de remonter à la surface, dans un cadre de conscience sécurisant, jusqu’à ce qu’elles perdent leur densité. L’énergie qui y était figée est alors libérée. L’être devient plus présent, plus fluide, plus ancré. Ce que l’on appelait problème disparaît, car le processus automatique qui le nourrissait a cessé. Ce que l’on croyait être un défaut de caractère s’avère n’être qu’un résidu émotionnel. Et ce que l’on pensait devoir changer à l’extérieur s’éclaire de l’intérieur. L’être réintégré n’est pas un surhomme. C’est un être humain simplement dégagé de ce qui ne lui appartient plus. Il a retrouvé sa capacité d’attention pleine, son discernement, sa force vitale, son libre arbitre. Il n’est plus dirigé par des instructions inconscientes. Et c’est à partir de cet état-là que la vraie création peut commencer.

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Le Champ d’Application de la Transmutation Cellulaire

La transmutation des mémoires cellulaires concerne l’ensemble de l’expérience humaine : elle agit sur les émotions, le corps, le comportement, la clarté mentale et les choix de vie. C’est une méthode qui permet de libérer l’être de l’influence des traces inconscientes stockées dans la mémoire biologique et énergétique. À première vue, la souffrance humaine semble dispersée, complexe, multiforme. On la rencontre dans les corps fatigués, dans les émotions instables, dans les choix répétitifs qui sabotent l’élan de vie. Pourtant, derrière cette diversité d’effets, il existe une cause commune : l’accumulation, au fil du temps, de mémoires non intégrées. Ces mémoires ne sont pas simplement mentales. Elles sont cellulaires. Elles s’inscrivent dans la structure même du vivant. À chaque choc émotionnel, à chaque situation trop intense pour être assimilée sur le moment, une trace se dépose. Cette trace agit comme une information suspendue, non digérée, qui continue d’émettre des signaux silencieux dans le système. Ces signaux peuvent prendre la forme de douleurs, d’angoisses, de blocages récurrents, de troubles relationnels, d’autosabotage ou de perte de vitalité. L’être humain avance alors chargé de contenus qu’il n’a pas choisis consciemment, mais qui influencent chaque aspect de sa vie. La méthode de transmutation cellulaire s’adresse précisément à cela. Elle ne traite pas les symptômes en surface, mais elle descend à la racine. Elle cherche à faire émerger ces mémoires depuis l’inconscient vers la conscience. Car c’est dans la reconnaissance lucide que la transformation devient possible. Ce qui est vu se libère. Ce qui est accueilli se dissout. Ce processus n’est ni médical ni mystique. Il est direct, expérimental, profondément humain. Il implique une démarche volontaire de regard intérieur, guidée ou autonome, dans laquelle l’individu reprend contact avec les strates profondes de son vécu. Cette approche ne se limite pas à la guérison. Elle est expansive. Elle vise la restauration du libre arbitre, la réactivation du potentiel vital, et l’accès à une conscience plus claire, plus stable, plus incarnée. Elle peut transformer les relations, le rapport au corps, à l’histoire personnelle, à la créativité, à la sexualité, à la mission de vie. Elle ne se restreint pas à un domaine : elle touche l’ensemble de l’être. Car lorsque les zones figées de la mémoire sont réintégrées, l’énergie vitale circule à nouveau. L’élan créateur reprend sa place. L’être cesse de survivre à l’intérieur de sa propre histoire : il recommence à vivre depuis un espace libre. C’est cela, la portée réelle de la transmutation des mémoires cellulaires.

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L’Impulsion Fondamentale de l’Être

Au cœur de chaque être humain existe une impulsion constante : évoluer vers un état de mieux-être, d’accomplissement et d’équilibre. Cette force intérieure guide toutes les actions, qu’elles soient conscientes ou non, vers une forme d’élargissement de soi et de restauration d’harmonie. Il existe en chaque personne un courant invisible, une force motrice qui traverse l’existence. Cette force ne demande pas à être crue, elle se manifeste dans chaque choix, chaque élan, chaque instinct de préservation ou de dépassement. C’est une pulsion fondamentale vers la continuité, la croissance et l’équilibre. C’est ce que l’on pourrait appeler la dynamique de vie. Ce courant intérieur cherche constamment à améliorer la condition de l’être — non pas dans un sens moral ou extérieur, mais dans un sens profond : maintenir la vitalité, réduire la souffrance, augmenter les capacités, retrouver un état d’unité. Chaque être, dans ses actions les plus simples comme dans ses démarches les plus complexes, agit selon ce principe. Il évite ce qui nuit, il recherche ce qui nourrit. Même lorsqu’il se trompe, même lorsqu’il se détruit, il suit une version altérée de cette dynamique : une tentative de soulagement, de libération ou d’équilibre. Ce principe n’est pas limité au corps ou à la survie physique. Il s’étend à toutes les dimensions de l’existence : mentale, émotionnelle, relationnelle, créative, spirituelle. Il pousse l’individu à construire, à aimer, à explorer, à transcender. Mais cette dynamique peut être parasitée. Lorsqu’un événement chargé de douleur ou d’intensité émotionnelle vient s’inscrire profondément dans la mémoire intérieure, il crée une zone figée. Une empreinte invisible qui continue d’influencer les choix, souvent à l’insu de la personne. C’est comme si une portion de cette dynamique était détournée, bloquée, prisonnière d’un passé non digéré. Le travail de restauration commence alors par la reconnaissance de cette impulsion fondamentale. Retrouver le courant intact. Dissoudre les zones figées. Libérer les forces internes qui aspirent à s’actualiser. C’est ce que cette méthode vise à accomplir : rétablir, étape par étape, la fluidité du mouvement vital. Redonner à l’être sa direction naturelle, son autonomie intérieure, sa capacité à créer à partir d’un espace lucide.

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Quand l’Émotion Devient Corps

Les émotions influencent directement notre santé physique. Ce que nous ressentons profondément, et ce que nous retenons silencieusement, se manifeste un jour dans le corps sous forme de tensions, de douleurs ou de troubles chroniques. Quand l’Émotion Devient Corps Le corps est un réceptacle vivant. Il ne fait pas que porter nos gestes ou nos habitudes, il accueille aussi tout ce que nous ressentons. Chaque émotion, chaque souvenir non exprimé, chaque conflit intérieur laissé en suspens finit par laisser une trace quelque part dans la matière. Les émotions n’agissent pas uniquement sur le cœur ou sur l’esprit. Elles modifient la respiration, le rythme cardiaque, la digestion, le tonus musculaire, la posture. Elles peuvent affaiblir ou renforcer, selon qu’elles soient conscientes ou contenues. Ce que nous n’osons pas dire se serre dans la gorge. Ce que nous n’arrivons pas à digérer reste dans le ventre. Ce que nous portons trop longtemps pèse sur les épaules. La santé physique n’est donc pas séparée de notre vie émotionnelle. Elle en est même le prolongement. Bien sûr, toutes les maladies ne viennent pas des émotions, mais beaucoup de déséquilibres, de douleurs récurrentes ou de fatigues inexpliquées sont liés à ce que l’on n’a pas encore osé rencontrer en soi. Certaines émotions, comme la colère contenue, la tristesse réprimée ou l’anxiété chronique, maintiennent le corps dans un état d’alerte. Cela dérègle le système nerveux, épuise les glandes, altère le sommeil, fragilise l’immunité. Le corps fait de son mieux pour compenser, mais il finit parfois par se fatiguer. À l’inverse, lorsque l’on commence à écouter ce que l’on ressent, à exprimer ce qui était enfermé, à accueillir les vagues intérieures au lieu de les retenir, le corps respire. Il se détend, il se régule, il se soigne. Ce n’est pas une solution miracle, mais un retour à l’intelligence naturelle du vivant. Prendre soin de son corps, c’est donc aussi prendre soin de son monde intérieur. C’est accepter que la santé ne soit pas uniquement une affaire de nutrition ou d’activité physique, mais aussi de paix émotionnelle, de sécurité intérieure, de vérité ressentie. Le corps est loyal. Il parle pour nous lorsque nous n’y arrivons plus. Et si nous apprenons à le lire, à l’écouter sans le juger, il devient un allié précieux, un guide fiable, un espace sacré de guérison.

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Quand la Conscience se Fragmente

Certaines personnes vivent des états où la frontière entre intérieur et extérieur se brouille, où l’émotion devient un océan incontrôlable. Ce ne sont pas des esprits perdus, mais des consciences surchargées qui cherchent, parfois désespérément, un point d’ancrage. Il existe des états de conscience où les repères s’effacent, où l’intérieur déborde sur l’extérieur, où le réel devient mouvant, instable, menaçant. Dans ces moments-là, l’être humain ne sait plus comment se positionner. Il flotte entre mondes, il lutte pour rester relié à quelque chose de solide, mais tout semble glisser. Ce que certains appellent “folie”, d’autres le vivent comme une intensité insoutenable, un chaos intérieur trop fort pour être contenu. Il ne s’agit pas d’un simple dérèglement mental. Il s’agit d’un débordement émotionnel profond, souvent ancien, qui n’a jamais pu trouver d’espace pour se dire, pour se déposer, pour se transformer. La personne en état de crise extrême n’est pas moins humaine. Elle est souvent, au contraire, plus sensible, plus perméable, plus touchée par ce que les autres filtrent ou ignorent. Mais cette sensibilité, au lieu de s’exprimer harmonieusement, explose. Parce qu’elle a été réprimée, ignorée, ou trop douloureuse à porter. Dans ces cas-là, la conscience se défend comme elle peut. Elle crée des barrières, des mondes parallèles, des logiques intérieures qui semblent absurdes de l’extérieur mais qui, à l’intérieur, ont un sens de survie. C’est un cri, parfois silencieux, d’une âme qui cherche un refuge. Ce qui manque le plus dans ces moments, c’est un espace stable, chaleureux, sans peur. Quelqu’un ou quelque chose qui puisse tenir la vibration, sans la rejeter, sans vouloir la contrôler. Une présence qui voit au-delà des symptômes, et qui perçoit l’être derrière les éclats. Il ne s’agit pas toujours de ramener quelqu’un “à la normale”. Parfois, le chemin consiste à l’aider à trouver un nouveau point d’équilibre, un nouveau langage, un nouveau lien au réel — un réel qui respecte sa sensibilité particulière. Car même dans les états les plus extrêmes, il reste une étincelle de conscience. Une part intacte, silencieuse, qui peut être rejointe si l’on sait écouter autrement. Ce n’est pas un travail rapide. C’est un accompagnement subtil, long, parfois incertain. Mais chaque moment de reconnexion est une victoire. Et parfois, c’est cette reconnexion qui amorce le retour. Pas vers l’ancien soi, mais vers une version réintégrée, réparée, différente, mais profondément humaine.

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La Sensibilité Intense et l’Appel à l’Équilibre

Certaines personnes ressentent tout plus fort, plus vite, plus profondément. Ce n’est pas une faiblesse, mais un appel à comprendre, à apaiser, et à canaliser cette sensibilité pour en faire une force au lieu d’un fardeau. Il y a des êtres chez qui tout semble amplifier : les émotions, les pensées, les ressentis, les doutes. Leur monde intérieur est dense, vivant, vibrant. Une parole peut résonner comme un choc. Un regard peut bouleverser toute une journée. Une absence peut devenir un vide immense. Cette sensibilité, que l’on appelle parfois maladroitement “fragilité”, n’est pas une erreur. Elle est une ouverture — brutale parfois — à des couches profondes de la vie. C’est une forme de perception accrue, mais qui, si elle n’est pas accompagnée, peut devenir envahissante, déroutante, paralysante. Lorsque l’intensité intérieure n’est pas comprise ni exprimée, elle se retourne contre soi. Elle donne naissance à des pensées obsédantes, des réactions disproportionnées, un mal-être diffus que les autres ne perçoivent pas. L’entourage ne comprend pas. Le monde va trop vite. Et la personne sensible se replie, se déconnecte, s’épuise. Mais derrière cette hyperémotivité, il y a un trésor : une capacité de perception fine, une richesse intérieure, une intuition naturelle, une profondeur de cœur qui ne demande qu’à s’exprimer de manière fluide. Ce qui crée la souffrance, ce n’est pas la sensibilité elle-même, mais le manque d’espace pour l’accueillir. Le manque de langage pour l’exprimer. Le manque d’ancrage pour la traverser. Apprendre à vivre avec cette intensité, c’est d’abord reconnaître qu’elle existe. C’est cesser de se juger, de se comparer, de vouloir fonctionner “comme les autres”. C’est développer des pratiques qui calment sans éteindre, qui structurent sans enfermer, qui aident à transformer le trop-plein en puissance créatrice. Cela peut être la méditation, l’art, l’écriture, le mouvement, ou simplement des relations où l’on peut être entendu sans être réduit. C’est un chemin vers une stabilité intérieure qui respecte la richesse de ce qui est là. Car une sensibilité équilibrée devient une sagesse. Elle permet de ressentir ce que d’autres ne perçoivent pas. De lire entre les lignes. D’aimer avec profondeur. De capter les mouvements subtils de la vie. Et peut-être est-ce cela, le véritable défi : faire de cette intensité un levier d’élévation, et non un poids à porter seul.

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Quand la Douleur Dévie la Conscience

Derrière les comportements destructeurs se trouvent souvent des blessures émotionnelles non reconnues. Ce que l’on appelle « criminalité » est parfois l’expression déformée d’une souffrance profonde qui n’a jamais été entendue ni intégrée. Il est facile de juger une action, un comportement, un acte violent. Plus difficile est de regarder ce qu’il y a derrière. Car bien souvent, ce que l’on qualifie de destructeur, d’injustifiable, est le fruit d’un être qui a, un jour, été brisé. Et dont les cicatrices ont modelé le regard, la pensée, la capacité d’aimer. La violence ne naît pas dans un espace libre. Elle est souvent l’écho d’une douleur ancienne, d’une confusion jamais dissipée, d’un cœur fermé trop tôt. Ce n’est pas une excuse, mais une réalité humaine à comprendre si l’on veut aller au-delà de la punition. Un être blessé, non écouté, non reconnu dans sa souffrance, peut développer des mécanismes de défense rigides, parfois destructeurs. Il cherche à exister, à être vu, à retrouver un sentiment de pouvoir dans un monde qu’il perçoit comme menaçant ou indifférent. Et quand la douleur devient trop forte, elle déborde en actes — contre soi ou contre les autres. Mais là où la société voit un « problème », un « criminel », il y a souvent un enfant oublié, une émotion figée, une mémoire qui hurle en silence. Cela ne veut pas dire qu’il ne faille pas poser des limites. Protéger est essentiel. Mais il est aussi possible de regarder plus loin, plus profondément. De chercher à réhabiliter la personne derrière le masque. De lui offrir un cadre, un accompagnement, une réintégration de ses propres parts oubliées. Le chemin vers la réparation ne passe pas uniquement par la justice extérieure. Il passe par une reconnexion intérieure, un travail d’écoute, de présence, parfois long, souvent fragile, mais toujours possible. Car même les êtres les plus éteints portent encore, quelque part en eux, une étincelle. Et tant qu’elle n’est pas totalement éteinte, il reste une voie. Comprendre le lien entre émotion, blessure, et comportement, c’est sortir du regard binaire du bien et du mal. C’est entrer dans une vision plus vaste, plus subtile, où la justice ne se contente pas de sanctionner, mais cherche à réparer. Et dans cette réparation, c’est parfois tout un pan de notre humanité que l’on réintègre.

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